Ils sont près de 17 millions de navetteurs chaque matin à quitter leur domicile pour se rendre sur leur lieu de travail. En 14 ans, le nombre de navetteurs a augmenté de 30% (40% autour des grands pôles), une augmentation deux fois supérieure à l’évolution du nombre d’actifs occupés[1].
La croissance du nombre de navetteurs se conjugue à l’allongement des distances parcourues, qui atteint près de 25 kilomètres, contre 23 en 1999 (distance moyenne parcourue chaque matin par les navetteurs français – Source : SOeS – IDDL, INSEE – Recensement de la population 2010, Distancier Odomatrix).
En effet, comme le soulignent les experts[2], l’accroissement des déplacements d’une aire urbaine à une autre contribue à élever les temps de trajets puisque les déplacements se concentrent sur un nombre limité de liaisons, polarisés autour des principaux réseaux.
Ainsi, en Ile-de-France, région qui polarise cinq fois plus de navetteurs « entrants » que « sortants », 1 travailleur sur 5 parcourt un trajet de plus d’une heure chaque matin.
Ces mobilités pendulaires de plus en plus longues sont les causes de fatigue les plus fréquemment citées par les salariés : 15% d’entre eux les placent en première position, devant l’intensité et les rythmes de travail, selon l’INSEE.
La fatigue liée aux trajets domicile-travail se répercute directement sur la productivité et le bien-être au travail des actifs. L’étude Paris Work Place[3] atteste de cette corrélation : les salariés interrogés ayant les plus courts temps de trajet comptent parmi les plus épanouis.
Ce constat est loin d’être une fatalité car de nombreuses solutions permettent de réduire les effets négatifs des temps et des conditions de trajet sur la productivité et le bien-être au travail des salariés.
EM Services, cabinet de conseil qui accompagne les entreprises dans le management de la mobilité depuis plus de 10 ans, en a expérimenté bon nombre.
Parmi les solutions approuvées, le management des horaires apparaît comme un palliatif adéquat. Le principe consiste à coordonner et à étaler les heures d’arrivée des salariés de diverses entreprises afin de réduire la circulation et la saturation en période de pointe autour d’une zone d’activité. L’exemple de la Plaine Saint Denis en la matière est probant : dans le cadre du Plan de Déplacements Inter-Entreprises (PDIE), les sociétés du territoire se sont concertées pour mettre en place une meilleure organisation des horaires, en étalant les heures d’arrivée et de départ des salariés le matin et le soir.
Une autre solution est le développement du recours aux parcs relais en rabattement sur un transport en commun. Elle permet bien souvent de réduire les temps de trajet, d’une part car le salarié échappe à la congestion et d’autre part car il peut avoir accès à un mode de transport plus rapide (type RER, TER, métro…). Outre le temps gagné pour le salarié, cette solution permet une réduction du besoin en stationnement en entreprise, atout non négligeable dans les secteurs urbains denses.
Pour s’inscrire dans une démarche de qualité de vie au travail, ouvrir la voie au changement des pratiques de mobilités est une solution ! Le plan de mobilité rendu obligatoire par la loi relative à la transition énergétique pour les entreprises regroupant plus de 100 salariés sur un même site, situées dans le périmètre d’un plan de déplacements urbains, d’ici au 1er janvier 2018, peut être un véritable outil pour s’engager dans cette voie. En la matière, EM services conseille de privilégier une approche opérationnelle, gage d’efficacité pour l’entreprise mais également pour les salariés qui se voient proposer des solutions réellement adaptées à leurs besoins.
[1] INSEE Première, n°1605, 2013. Les navetteurs étant des personnes qui occupent un emploi et dont le lieu de travail n’est pas sur la même commune que leur lieu de résidence, à la différence d’un actif occupé, personne qui occupe un emploi dans sa commune de résidence ou ailleurs.
[2] « Toujours plus de temps pour se rendre au travail », Anh Van Lu et Flora Vuillier-Devillers pour l’INSEE
[3] Etude menée par la SFL (Société Foncière Lyonnaise) et l’institut de sondage IFOP en 2015 auprès de cadres franciliens