Chaque année, 100 000 citadins font le choix de quitter les villes pour habiter des régions avec un accès à la nature, à un logement plus spacieux et au prix inférieur à celui de leur logement actuel, ou encore un rythme de vie plus en phase avec leurs besoins personnels. L’épidémie de COVID-19 a accentué cet exode de salariés sur 2021. Cette envie existe chez la plupart des salariés (et plus spécifiquement pour 78% des salariés parisiens qui résident dans un cadre très urbain)[i]. La tendance a-t-elle vocation à être durable ou est-ce seulement conjoncturel ?
Qui sont les personnes ayant envie de déménager ?
Depuis la pandémie de COVID-19, le nombre de salariés cherchant une meilleure qualité de vie connait une augmentation fulgurante. D’après plusieurs enquêtes, en moyenne 44% des salariés (en majorité des cadres) vivant en grande métropole ressentent le besoin et la nécessité de partir vivre dans un environnement plus calme et moins pollué[ii]. La pandémie démontre que les jeunes sont ceux qui manifestent le plus l’envie de déménager : ils sont 64% des 18-26 ans parmi ceux résidant en Ile-de-France et 19% pour les Français de 25-34 ans[iii].
Les impacts du télétravail sur l’exode des salariés
L’exode des salariés s’est notamment accéléré avec l’essor massif du télétravail. Mais cette tendance devrait s’estomper, comme nous le montre The conversation avec son article sur le télétravail qui devrait conduire qu’à un exode urbain très limité, 26% seulement des sociétés souhaitent développer le télétravail de plus en plus. Les ¾ des entreprises d’informatique et de communication envisagent de le proposer définitivement à hauteur d’environ 2 jours par semaine[iv].
Le rythme du télétravail est un facteur important pour les salariés. 60% des Français souhaitent en effet un mix entre le télétravail et le présentiel afin de faciliter leurs trajets quotidiens qui peuvent parfois être compliqués. Télétravailler permet d’obtenir des gains de temps (transports, productivité), l’amélioration des conditions de déplacements, la diminution du stress… Le volume de jours télétravaillé est défini par les entreprises, dans un cadre négocié le plus souvent. S’il existe des variations dans les modalités, un consensus se dessine autour de format 3 jours au bureau / 2 jours en télétravail dans la majorité des cas[v].
L’expérience du télétravail pendant le confinement a été différente pour chacun : 39% l’ont bien vécu et n’expriment pas vraiment l’envie de déménager et 60% l’on mal vécu et aimeraient vivre ailleurs[vi]. La principale raison expliquant que certaines personnes l’ont mal vécu repose sur des conditions de travail dégradées : un lieu de travail non adapté avec des aménagements pouvant générer de mauvaises postures, ainsi qu’un manque d’activité physique. Avec l’arrivée du télétravail les salariés ont dû s’adapter en créant un espace de travail, ce qui n’est pas toujours possible pour les personnes ayant de petits logements.
Les impacts environnementaux et l’adaptation des entreprises
Le télétravail a par ailleurs un bénéfice environnemental puisqu’il réduit les déplacements pendulaires quotidiens entre la résidence et le lieu de travail, diminuant ainsi la circulation automobile. Il permet de réduire les émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) et d’atténuer la pression sur la gestion de la mobilité urbaine. Il offre également aux salariés un plus fort sentiment de liberté et limite le temps passé dans les transports.
Au-delà du télétravail, certaines entreprises vont donc avoir recours à la location d’espaces de travail près du lieu d’habitation de leurs collaborateurs. L’accord national interprofessionnel du 26 novembre 2020 favorise la mise en place du télétravail avec la possibilité d’exercer dans un tiers-lieu. Le tiers-lieu offre la possibilité de télétravailler ailleurs que chez soi et dans un cadre de travail adapté. Ces aménagements sont des espaces de coworking équipés d’open-spaces, de bureaux clos, de phones boxes ou encore d’espaces conviviaux.
L’exode urbain va-t-il perdurer ?
Phénomène conjoncturel fortement marqué par la crise du Covid-19 et des conditions de travail distants fortement subis plus que souhaitées par la plupart des salariés qui pouvaient en bénéficier, ces envies de changements vont stagner et se stabiliser pour s’inscrire dans des schémas pré-existants de navetteurs domicile-travail que nous connaissons bien.
Ces mouvements et les mesures qui peuvent être prises par les entreprises nous sont familiers. Nous accompagnons quotidiennement les responsables RH et directeurs immobiliers afin d’anticiper et repenser leur stratégie de mobilité.
Les entreprises qui s’emparent de ce sujet débutent le plus souvent avec un audit de la mobilité domicile-travail de leurs salariés, un projet de réaffectation des effectifs en incluant les dimensions télétravail et tiers-lieux ou le lancement de leur Plan de Mobilité.
Si vous reconnaissez ici les besoins de votre entreprise, contactez-nous. Nous nous ferons un plaisir d’échanger avec vous.
[i] https://www.lesechos.fr/weekend/perso/face-au-covid-19-ces-citadins-qui-font-le-choix-de-la-campagne-1256218
[ii] https://theconversation.com/grand-paris-le-teletravail-ne-devrait-conduire-qua-un-exode-urbain-tres-limite-164883
[iii] https://www.nextories.com/etude-demenagement-confinement
[iv] http://www.slate.fr/story/213618/teletravail-nentrainera-pas-exode-urbain-paris-bordeaux-nantes-maison-appartement
[v] https://www.in-citu.fr/et-demain-le-teletravail-comment-limagine-les-employeurs-et-les-salaries/
[vi] http://www.slate.fr/story/213618/teletravail-nentrainera-pas-exode-urbain-paris-bordeaux-nantes-maison-appartement